Lorsque l’on doit circuler avec un camion dans la majorité des ronds-points en Belgique, plusieurs constats s’imposent, le tout premier constat c’est celui de l’impossibilité pour un ensemble de type camion/remorque ou tracteur/semi-remorque de rester sur sa bande de roulage car les ronds-points en Belgique sont relativement petits. La remorque va toujours se déporter sur la bande de gauche et ainsi réduire la largeur de celle-ci. Malgré tout, n’importe quel automobiliste dépassera et ceci quitte à frôler le camion. Nous tenons à préciser que le chauffeur regardera dans son rétroviseur du côté droit pour vérifier que sa remorque n’escalade pas la bordure ou d’autres infrastructures qui pourraient dégrader les pneus de celle-ci. Et un camion, ce n’est pas une voiture ! La largeur de la cabine d’un camion obligera le conducteur à tourner la tête pour diriger son regard vers le rétroviseur.
Le deuxième constat que nous faisons c’est celui des bordures cassées qui se trouvent à droite de l’entrée du rond-point. Généralement, le rond-point est conçu pour l’automobile et il est conçu de façon à obliger l’automobiliste à réduire sa vitesse. Généralement, les ingénieurs ne se préoccupent pas de savoir si un camion pourra passer sans devoir escalader une bordure ou si l’infrastructure est adéquate à cet endroit.
Il arrive aussi parfois qu'il n'y ait pas de bordure en béton. Se creuse alors de véritables tranchées qui abîment les pneus de la remorque à l'intérieur et généralement, il est impossible de vérifier l'état des pneus sans mettre le camion sur une fosse.
Dans les ronds-points où il est possible d’entrer à deux de front, c’est pire car pour qu’un camion puisse passer sans devoir escalader la bordure qui se trouve à droite, et donc d’éviter le risque d’abîmer un pneu, le chauffeur d’un camion doit se déporter vers le centre de rond-point. Pour éviter de monter sur une bordure, il contrôlera en regardant dans son rétroviseur du côté droit, si les roues de sa remorque ne montent pas sur l’infrastructure. Le problème que l’on rencontre dans ce cas de figure, c’est qu’en regardant le rétroviseur de droite, le chauffeur ne peut plus rien voir des véhicules qui viennent par sa gauche car à ce moment-là il aura la tête tournée vers son rétroviseur. Comme les automobilistes sont continuellement pressés pour dépasser un camion et pas que dans un rond-point, ceux-ci s’exposent à des accrochages qui restent toujours désagréables tant pour le chauffeur du camion que pour l’automobiliste.
De plus, combien de fois ne voyons nous pas un automobiliste qui vient de dépasser un camion se jeter devant lui pour sortir du rond-point ? Des dizaines chaque jour !
Un camion, ce n’est pas une voiture. Il est beaucoup moins rapide d’un véhicule léger, beaucoup moins maniable aussi et prend beaucoup plus de place. C’est pourquoi le SECOP-ITSRE asbl, association qui milite pour une sécurité routière qui soit plus en accord avec la réalité de la conduite de l’ensemble des véhicules, demande que soit interdit tout dépassement d’un camion dans un rond-point.
En Flandre et aux Pays-Bas, de bons exemples en matière d’organisation de la circulation existent dans les ronds-points. Lorsqu’il est possible d’entrer à deux de front dans un rond-point, l’usager qui se trouve sur la bande de gauche est obligé d’aller tout droit ou de tourner à gauche sans avoir la possibilité de couper un autre véhicule pour tourner à droit. La bande de droite ne sert que pour tourner à droite. De cette manière, il devient impossible d’avoir de véritables fous furieux dans les ronds-points et la circulation est plus fluide par la même occasion car plus personne ne dépasse personne et c’est à chacun son tour. On utilise le principe de la tirette justement pour éviter qu’une file avance moins vite qu’une autre et ceci réduit l’agressivité entre usager. Alors, pourquoi ne pas faire la même chose dans nos ronds-points ?